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Prévention

Épilation définitive : les précautions à prendre

Jeudi 01 août 2019

Fini la cire ou le rasoir, l’épilation définitive promet de venir à bout des poils récalcitrants. Cette méthode, qui n’est pas qu’un simple soin esthétique, nécessite toutefois une consultation spécifique pour éviter les effets indésirables.

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épilation définitive, précautions à prendre

L’épilation dite définitive ou durable constitue un moyen efficace pour se débarrasser de ses poils. Derrière ce terme se cachent en fait deux techniques : l’épilation électrique et l’épilation au laser. La première, qui consiste à envoyer une décharge électrique dans chaque poil afin de détruire le bulbe, ne peut s’appliquer que sur de petites surfaces. La seconde, plus courante, car elle s’effectue sur des zones corporelles plus grandes, produit de la lumière qui cible le pigment du poil (la mélanine) ; une fois absorbée, celle-ci se transforme en chaleur et vient à bout du bulbe pileux. Le laser supprime en moyenne 80 % des poils, mais le résultat dépend de l’âge de la personne, de sa pilosité et de sa couleur de peau. « Il n’est pas efficace pour les personnes qui ont des poils blancs, clairs ou roux », explique le docteur Jean-Michel Mazer, dermatologue et président du groupe laser de la Société française de dermatologie (SFD).

Quelles contre-indications ?

Avant de pratiquer l’épilation définitive au laser, le dermatologue réalise une consultation qui « permet de faire un bilan, d’observer la peau et les poils du patient et de s’assurer qu’il n’y a pas de contre-indications, indique le docteur Mazer. S’il constate une hyperpilosité, par exemple, le médecin va rechercher un problème hormonal. Puis, si ce dernier est avéré, il le traitera avant de penser à l’épilation. Par ailleurs, la prise de certains médicaments n’est pas compatible avec le laser, de même que l’exposition au soleil. Sur une peau bronzée, cette dernière risque en effet de provoquer une dépigmentation. Il faudra aussi attendre après chaque séance pour aller au soleil. »

La première consultation est également l’occasion pour le patient de poser des questions et de vérifier que le dermatologue dispose bien du matériel adapté à son type de peau. « Le laser Alexandrite est le plus répandu, mais il ne convient qu’aux peaux claires, alors que le laser NdYAG est efficace sur les peaux très pigmentées », précise le praticien.


Un acte médical

Seuls des médecins, notamment les dermatologues, sont habilités à utiliser les lasers, car l’épilation définitive est considérée comme un acte médical. Cependant, des esthéticiennes et des instituts de beauté proposent un type d’épilation similaire, à la lumière pulsée. Les appareils fonctionnent sur le même principe que le laser, mais affichent une puissance plus modérée. Il existe également des modèles utilisables à la maison, mais attention, des effets indésirables peuvent survenir. « Une épilation mal pratiquée peut conduire à des brûlures, à des troubles pigmentaires, comme des dépigmentations, et, plus rarement, à des cicatrices », alerte le docteur Mazer. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a d’ailleurs émis des recommandations en mars 2017. Elle y préconise de « revoir l’ensemble du cadre réglementaire associé aux appareils à visée esthétique et à leur utilisation » afin de les soumettre « aux mêmes exigences que celles applicables aux dispositifs médicaux ». Enfin, elle propose « la mise en place d’une information obligatoire préalable des personnes qui s’exposent à des actes à visée esthétique concernant le risque de survenue d’effets indésirables ».