Le bruit blanc, ce son qui facilite l'endormissement
Vous ne le saviez peut-être pas, mais les bruits se distinguent par leur couleur. Le bruit blanc se caractérise par un son stable et monotone aux facultés relaxantes, particulièrement propice à l’endormissement, notamment chez les plus petits.
Si certaines personnes n’ont encore jamais entendu parler du bruit blanc, les jeunes parents en manque de sommeil se sont, à coup sûr, déjà penchés sur ses capacités d’apaiser, voire d’endormir certains bébés.
Le bruit blanc, un « masqueur sonore »
À l’instar de la lumière blanche qui contient toutes les couleurs visibles, le bruit blanc combine à lui seul l’ensemble des fréquences sonores audibles par l’oreille humaine.
Elles sont diffusées de façon continue et stable. « Ce son homogène agit comme une barrière, un masqueur sonore », explique le docteur Didier Cugy, membre du bureau de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV).
Ce filtre de variabilité permet de couvrir tous les autres bruits de fond et génère un environnement agréable. » Il peut s’agir du ronron d’une machine à laver, du moteur d’une voiture ou du son régulier émis par un ventilateur.
On le distingue notamment du bruit rose, qui voit l’amplitude de ses fréquences diminuée. Ce son est moins stable, plus naturel, comme le bruit de la mer ou celui d’une chute d’eau.
Efficace pour endormir les nouveau-nés
En provoquant comme une atténuation des sons extérieurs, le bruit blanc est favorable au repos. « D’une intensité égale, ce son a tendance à calmer le cerveau – et plus précisément le thalamus dont la fonction est d’analyser le traitement de l’information –, qui ne travaille plus à essayer de décrypter des données, développe le spécialiste. Le cerveau est alors à l’état d’équilibre, un état qui favorise les conditions propices à la relaxation ».
Bien qu’aucune étude scientifique ne vienne approuver cette méthode, le bruit blanc est apparu comme une solution pour de nombreux jeunes parents qui l’utilisent pour endormir leur bébé.
Mais pourquoi y sont-ils si sensibles ? Dès la 26-28e semaine de grossesse, le fœtus capte déjà les sons : il entend ceux provenant de l’intérieur du corps (battements du cœur, sons du système digestif et circulatoire de sa mère) mais aussi ceux provenant de l’extérieur, atténués par le liquide amniotique. Sans dire que le bruit blanc reproduit les sons entendus in utero, cela peut toutefois s’y rapprocher, explique le spécialiste en sommeil.
Les enfants sont plus ou moins sensibles à cette technique d’endormissement, toutefois, le monde de la puériculture s’en est très vite emparé pour proposer des peluches, veilleuses, applications ou vidéos diffusant ce son calme et apaisant.
Sachez qu’un aspirateur, un sèche-cheveux ou une machine à laver reproduiront également ce bruit. Mais veillez dans ce cas à éloigner la source sonore pour éviter que le volume soit trop fort pour l’enfant.
Attention au conditionnement
Malgré son efficacité chez certains enfants, des spécialistes mettent en garde les parents quant aux risques de conditionnement à l’endormissement. En effet, comme un enfant qui prendra l’habitude de s’endormir dans les bras de l’un de ses parents, cette solution peut, à terme, l’empêcher de s’endormir tout seul.
Ils prônent alors davantage un endormissement naturel qui respecterait le rythme de sommeil de l’enfant. Pour résumer, le bruit blanc ne doit pas devenir une contrainte pour les parents dont l’enfant en serait privé, mais plus comme une éventuelle astuce supplémentaire pour faciliter l’endormissement.