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Ce qu’il faut savoir sur les produits dits « naturels »

Lundi 09 décembre 2024

Boissons, cosmétiques, vêtements ou produits d'entretien... de plus en plus de produits du quotidien revendiquent une "origine naturelle". Mais naturel ne rime pas toujours avec inoffensif, ni avec faible impact environnemental. 

Découvrez comment s'y retrouver dans le monde du naturel. 

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illustration produits de maquillage

Ces dernières années, le retour au naturel, notamment pour éviter les perturbateurs endocriniens, dont les riques sont de plus en plus connus, est en plein boom. Et pour preuve : le chiffre d'affaires total du secteur bio et du naturel est passé de 246 millions d'euros en 2018 à plus de 313 millions d'oeuros en 2023.

Mais que signifie vraiment "naturel" ? Ce terme est omniprésent dans les rayons. Cependant, derrière cette mention souvent séduisante, la réalité est parfois bien différente. 

« Naturel », « d’origine naturelle » : des appellations floues


Le terme "naturel" n'est pas un label encadré ; les fabricants l'utilisent donc avec une grande souplesse pour vanter leurs produits, qu'il s'agisse de boissons "aux arômes naturels ", de cosmétiques "d'origine végétale" ou de lessives contenant des extraits de plantes. 

Toutefois, cette appellation n'indique pas que le produit est dépourvu de substances synthétiques ni même que les ingrédients naturels n'ont pas été traités chimiquement. Des exemples illustrent bien cette ambiguïté : les colorations de cheveux peuvent afficher une " origine naturelle", mais si ces ingrédients naturels sont traités avec des conservateurs chimiques, des risques de réactions allergiques ou irritations cutanées existent. 

Fibres naturelles ou produits végétaux, un impact environnemental incertain

 

Les fibres naturelles comme le coton, le lin ou la laine sont souvent perçues comme plus écologiques que les matières synthétiques. Pourtant, leur impact environnemental peut varier : il arrive qu’elles soient soumises à des traitements chimiques lourds

Un vêtement étiqueté « 100 % coton » ou « en fibres naturelles » peut avoir subi des traitements colorants ou avec des agents de fixation chimiques, ce qui entraîne des rejets toxiques dans les eaux usées. Des certifications comme le label Global Organic Textile Standard (GOTS) peut permettre de distinguer les produits textiles réellement écologiques et dépourvus de substances toxiques.

Il en est de même pour les produits ménagers et ustensiles de cuisine : la vaisselle en bambou, par exemple, plaît par son origine végétale. Toutefois, ces produits sont généralement fabriqués à partir de fibres de bambou mélangées avec des résines plastiques pour obtenir leur forme et leur résistance. En chauffant, ce mélange peut libérer des composés toxiques tels que le formaldéhyde, classé comme cancérogène probable par l’OMS. « Naturel n’est pas synonyme d’inoffensif ou de réduction des impacts environnementaux », rappelle le Conseil national de la consommation.

Cosmétiques bios et naturels : deux labels, deux exigences

Difficile de s’y retrouver entre les cosmétiques dits « naturels » et « bio ». Ils diffèrent par leurs exigences en matière d’ingrédients. La recommandation pour un cosmétique naturel est qu’il soit composé d’au moins 95 % d’ingrédients d’origine naturelle, mais cette norme n’est pas contrôlée : il arrive que certains contiennent toujours des substances controversées, comme des silicones, conservateurs synthétiques, BHT, phénoxyéthanol… Le label Cosmos natural assure que ces produits respectent des critères rigoureux avec l’indication des ingrédients et du pourcentage de composants d’origine naturelle. 

En revanche, les cosmétiques bio vont plus loin en intégrant des ingrédients cultivés selon les normes de l’agriculture biologique. Le label Cosmébio (ou Cosmos organic) certifie que ces produits sont sans OGM, avec au moins 95 % des végétaux d’origine biologiques.