Gravir des sommets pour donner l'envie de se dépasser : portrait d'un adhérent
À 33 ans, Anthony a déjà gravi les plus hauts sommets du monde : Mont-Blanc, Elbrouz, Kilimandjaro… Pourtant au départ rien ne prédestinait ce jeune homme originaire du Nord et passionné de cyclisme à s’engager sur le chemin de l’alpinisme. Éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse dans un foyer montpelliérain, Anthony a vu dans l’ascension des hautes cimes un moyen de se dépasser et de partager avec les jeunes le goût de l’effort. Rencontre avec un serial grimpeur.
Comment et pourquoi avez-vous commencé à gravir les plus hauts sommets du monde ?
Jeune, j’ai fait une formation sport-études. À l’époque, je voulais percer dans le cyclisme. Puis après une blessure sur le Paris-Roubaix, j’ai arrêté le sport de haut niveau pour me consacrer à mes études de droits. En 2014, j’avais besoin d’une pause et j’ai passé quasiment une année à l’étranger, un vrai déclic. À partir de là, j’ai renoncé à une carrière d’avocat et pris goût à l’aventure, la vraie, et au dépassement de soi.
En 2018, j’ai gravi l’Aconcagua en Argentine, le plus haut sommet d’Amérique du Sud qui culmine à 6 961 mètres dans la cordière des Andes. C’était le début d’une passion et, je l’espère, d’une longue série. Depuis j’ai gravi L’Elbrouz dans le Caucase en 2019, le Mont-Blanc en 2020, le Denali en Alaska et enfin le Kilimandjaro en Tanzanie en 2021.
Prochaine étape l’Everest pour 2023 et pour me préparer et m’entraîner le Mont Manuslu au Népal en septembre et octobre de cette année !
Comment conjuguez-vous votre vie sportive et votre métier ? les deux sont-ils liés ?
Mon métier d’éducateur PJJ et ma passion pour l’alpinisme sont complètement liés. Pour les jeunes que j’encadre, j’aime beaucoup expliquer que gravir un sommet physique permet de dépasser n’importe quel sommet de la vie quotidienne.
Les valeurs de l’alpinisme : solidarité, travail, patience, estime de soi, courage et persévérance, permettent aux jeunes en difficulté de se dépasser et d’aller chercher en eux-mêmes les ressources pour sortir de l’engrenage. En 2021, j’ai emmené quatre jeunes au sommet du Canigou lors d’une randonnée de deux jours. Cette expérience a permis à trois d’entre eux de trouver par la suite les clés pour s’en sortir.
Quels conseils donneriez-vous à des jeunes qui voudraient débuter ?
Gravir des sommets, quels qu’ils soient, demande beaucoup de travail et d’abnégation. Il ne faut rien laisser au hasard. Pour réussir, il n’y a pas de secret, la méthode c’est le travail et la rigueur ! La montagne fait ressortir l’instinct de survie de l’être humain, pour aller au sommet il faut se dépasser continuellement.
Anthony en 4 dates clés
- 2005 : Entrée en sport-études à Roubaix.
- 2014 : Abbée de voyage à l'étranger
- 2016 : Obtient le concours d'éducateur PPJ à Roubaix
- 2018 : Gravit son premier sommet de légence, l'Aconcagua en Argentine.