Poisson : comment le consommer de façon responsable ?
Pour répondre à une demande en poissons grandissante (20,5 kilos par personne et par an selon les Nations unies pour l’alimentation), la pêche a tendance à s’intensifier, ne permettant pas toujours au stock de se régénérer.
Dans ce contexte, comment continuer à consommer du poisson de façon responsable ?
À l’heure où le climat se dérègle et la croissance démographique s’accélère, les conditions de production mais aussi de gestion des stocks alimentaires mondiaux questionnent. Cette problématique concerne aussi les produits de la mer.
Favoriser une pêche responsable
Avant de consommer du poisson, renseignez-vous sur le lieu de provenance, qui influe sur l’exposition à d’éventuels polluants. Pour un poisson d’élevage (aquaculture), informez-vous également sur les conditions, les élevages intensifs pouvant représenter d’importantes sources de pollution et perturber l’écosystème naturel.
Pour un poisson sauvage (issu de la mer), la technique de pêche est également un critère pertinent : elle peut détruire les fonds marins (à cause du chalutage notamment) et appauvrir les stocks de poissons. Par manque de transparence dans le domaine, il apparaît difficile de garantir une pêche respectueuse.
Toutefois, les labels Marine Stewardship Council (MSC), Aquaculture Stewardship Council (ACS) ou encore l’écolabel public « Pêche Durable » permettent d’identifier les produits issus de la pêche ou de l’aquaculture responsable.
Quelles espèces privilégier ?
Il convient également de se renseigner sur la disponibilité des ressources. « Dans le monde, 31 % des stocks halieutiques [issus de la pêche] sont surexploités, et en Méditerranée ce chiffre grimpe à 93 % », alerte WWF France*.
En raison de la grande variété d’engins utilisés pour la pêche à l’anguille et du risque d’extinction qui pèse sur l’espèce, sa consommation est de façon générale à proscrire. La lingue franche est également à éviter, le chalutage ayant un impact négatif sur les fonds marins.
À l’inverse, la carpe (en élevage) et le merlan bleu pêché en chaluts en eau libre – dont les captures accessoires et les taux de rejet sont faibles – sont recommandés. Il convient en outre de consommer une pêche saisonnière qui respecte les périodes de reproduction et de migration. Enfin, la consommation de juvéniles est à proscrire car elle tend à nuire à la reproduction des espèces.
À consommer deux fois par semaine
Le poisson fournit des protéines animales essentielles à l’équilibre du régime alimentaire, les caractéristiques nutritionnelles des poissons d’élevage et sauvage étant similaires. Il est aussi riche en acides gras oméga-3, lesquels contribuent « au développement et fonctionnement du système nerveux et […] à la prévention des maladies cardio-vasculaires », selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses).
Ce produit de la mer est également source de minéraux (phosphore, iode, zinc, cuivre, sélénium et fluor), et de vitamines (A, D et E), indispensables à la santé. Il peut toutefois être contaminé par des polluants (comme le PCB et les dioxines ou le méthylmercure).
Pour limiter les risques de surexposition, l’Anses recommande d’en consommer deux fois par semaine, dont un poisson gras à forte teneur en acides gras oméga-3 (saumon, sardine, maquereau, hareng) et un autre poisson (colin, merlu, cabillaud, sole…), et de varier les espèces et les lieux d’approvisionnement.