ACOUPHÈNES : DES SOLUTIONS POUR MIEUX VIVRE
Le patient est le seul à les entendre. Pourtant, les acouphènes, ces bruits désagréables perçus dans l’oreille et dans la tête sans source réelle dans l’environnement, sont bien réels. D’après une enquête Ifop pour l’association Journée nationale de l’audition (JNA) publiée en mars 2018, 28 % des Français âgés de 15 ans et plus (soit près de 18 millions de personnes) déclarent en souffrir. Parmi eux, 10 % les ressentiraient même de façon très fréquente, voire permanente. Souvent accompagnés d’une perte auditive et parfois d’une hyperacousie (intolérance aux bruits), « les acouphènes sont majoritairement dus au vieillissement de l’oreille et aux traumatismes sonores », explique le professeur Jean-Luc Puel, président de l’association JNA et directeur de l’institut des neurosciences de Montpellier. Plus rarement, ces bruits parasites peuvent être liés à un choc émotionnel, à la prise de médicaments ototoxiques ou encore à un bouchon de cérumen. Bénins dans 95 % des cas, ils sont parfois symptomatiques d’autres pathologies, comme le neurinome de l’acoustique, la maladie de Ménière ou l’otospongiose.
TROUBLES DU SOMMEIL ET DE LA CONCENTRATION
Quand ils sont permanents, les acouphènes induisent souvent des difficultés de concentration et d’endormissement. Ils peuvent aussi être la cause d’insomnies, de réveils nocturnes et d’une grande fatigue. A cela s’ajoutent souvent une dégradation de la vie professionnelle, familiale et intellectuelle, ainsi que des états d’anxiété et de grande détresse pouvant conduire à la dépression.
Longtemps sous-estimés par le corps médical, les acouphènes sont aujourd’hui mieux pris en charge. La première chose à faire est de consulter son médecin traitant, puis l’ORL pour un bilan auditif complet qui déterminera la cause du problème avant de mettre en place le traitement adapté. Le simple retrait d’un bouchon de cérumen permet par exemple de retrouver rapidement une audition normale. Si l’origine de l’acouphène se trouve plutôt du côté des osselets (qui peuvent se bloquer en cas d’otospongiose), le praticien pourra éventuellement proposer une chirurgie. « Mais il faut savoir que très souvent, l’acouphène ne disparaît pas totalement : il est juste atténué, constate le professeur Puel. Parfois même, on ne trouve pas sa cause. » Le patient doit alors apprendre à vivre avec.