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Bien-Être

Apprendre à s'émerveiller des petits bonheurs simples de la vie

Mercredi 15 avril 2020

Pour Belinda Cannone, auteur de l’essai « S’émerveiller », ce sont tous ces « petits riens qui font du bien ». C’est aussi le titre d’un livre pour enfants à mettre entre toutes les mains adultes d'ailleurs ! Oui, vous savez bien : une action de courage à laquelle on ne s’attendait pas, ou encore un joyeux éclat de rire etc. Un peu de ces touches de lumière pour éclairer notre quotidien quand il est trop sombre parfois…

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Quand le beau devient utile

En réalité cela fait bien longtemps que cette idée du « beau utile » trace son sillon. Or le beau est dans le regard du spectateur : tout est potentiellement sujet à l’émerveillement. Pascal Coulon, philosophe et animateur en histoire de l’art en centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie, en est persuadé. Il note ainsi que découvrir des tableaux ou lire des ouvrages ouvre des perspectives nouvelles à ceux qui, usés de leur vie, croyaient tout savoir : « c’est le grand apport des artistes d’interrompre la chaîne de signification dans laquelle nous évoluons pour en révéler certaines qui nous étaient inconnues jusque-là. Après Van Gogh, on ne voit plus les simples chaises en bois de la même manière ».

Et d’ajouter que la représentation artistique que l’on découvre nous permet parfois de nous identifier parce que l’artiste a su exprimer ce que nous reconnaissons en nous : nous voilà relié à autrui, à notre humanité universelle, de quoi tourner la page d’un isolement qui peut tant assombrir une période de vie.

(Ré)-apprendre à s’émerveiller

Une nouvelle discipline a ainsi vu le jour, la neuro-esthétique, pour mieux comprendre ces mécanismes  à l’œuvre. On sait déjà que la zone cérébrale dans laquelle cette capacité à s’émerveiller est inscrite se trouve dans le cortex insulaire antérieur droit, également impliquée dans la perception d'objet  à grande valeur économique ou sexuelle… S’émerveiller serait considéré comme une fonction « parasite » s’étant développée avec les facultés nécessaires à notre survie.

Plus simplement, et sans forcément aller vers une œuvre d’art, apprendre à repérer ces petites touches qui enjolivent, éveillent le quotidien, ce qui arrête et éclaire le regard, sensibilise l'ouïe, réchauffe le cœur, constitue en soi une démarche saine que nous apprenons à cultiver en sophrologie.

Ainsi, je vous invite après cette lecture à fermer le regard et à chercher dans votre mémoire ce qui, au cours de ces trois dernières journées,  est sorti de l’ordinaire, en lien avec vos cinq sens : un parfum surprenant et délicieux, un moment rieur ... Laissez ce moment se dérouler de nouveau sur l’écran de votre mémoire, découvrez-en les détails,  le lieu et ressentez de nouveau ce petit émerveillement au détour de votre chemin.

En reproduisant régulièrement cet exercice, vous serez plus attentif à ces précieux instants de vie et ils constitueront toujours une ressource supplémentaire pour éclairer les  jours à venir.


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