Interview avec Eric Perez : « FAIRE SAVOIR QUE C’EST UN MÉTIER HONORABLE »

Quelles sont les principales difficultés du métier de surveillant pénitentiaire ?

Eric Pérez : Le métier de surveillant pénitentiaire est un métier ingrat. Les gens sous-estiment son importance. C’est un métier décrié, très souvent mal vu, alors que nous avons un rôle primordial pour la société. La profession souffre sérieusement de ce manque de reconnaissance. Ce livre, c’était d’abord pour moi une forme de résilience, mais aussi et surtout, comme l’indique son titre, ma pierre à l’édifice pour exprimer ma fierté d’avoir exercé cette profession, et faire savoir que c’est un métier honorable.

Comment est accueilli votre ouvrage par vos collègues ?

E.P. : J’ai de très bons retours. Je dis les choses simplement et directement. C’est apprécié par mes collègues du terrain. Ma plus grande satisfaction, c’est les retours des surveillants pénitentiaires qui m’envoient une photo du livre avec leur écusson. Quand on voit ça, on peut dire que l’objectif est atteint. La fierté professionnelle est là !

Pour vous, quel rôle pourrait avoir la mutuelle pour mieux accompagner vos collègues ?

E.P. : En détention, nous sommes confrontés à la misère et à la violence. Il faut avoir une vraie carapace pour supporter ce stress au quotidien. Pour ma part, le sport m’a aidé à tenir, déjà physiquement, mais aussi mentalement. D’ailleurs, à Fleury-Mérogis, avec quelques collègues nous avions monté une association sportive l’AMC91 qui permettaient d’apprendre des techniques de self-défense. Etre ensemble, se donner les capacités de tenir physiquement, voilà de quoi tenir son rôle au quotidien dans son métier. La mutuelle pourrait être un véritable partenaire sur tous ces aspects sportifs.