Les jeunes et les addictions en 2020 : tabac, cannabis, alcool, l'état des lieux
Une étude de l’Observatoire français des drogues et toxicomanie montre que globalement, entre 2015 et 2018, les collégiens et lycéens ont diminué leur consommation de tabac. Celle d’alcool en revanche reste stable.
La consommation de tabac diminue chez les jeunes…
L’image du jeune rebelle, une clope aux lèvres, semble faire moins recette chez les collégiens et lycéens. Bonne nouvelle, selon l’étude EnCLASS (Enquête nationale en collège et en lycée chez les adolescents sur la santé et les substances) de l’Observatoire français des drogues et toxicomanie (OFDT), réalisée auprès de 20 000 jeunes au printemps 2018, la consommation de tabac exceptionnelle, occasionnelle (plusieurs fois dans le mois) ou quotidienne baisse auprès de cette population.
Ainsi 21,2 % des collégiens, contre 27,8 % en 2015, ont expérimenté le tabac au collège. On constate cependant un écart important entre les élèves de 6e et de 3e, qui sont respectivement 7,6 puis 37,5 % a avoir essayé la cigarette.
Avec le passage au lycée, le tabagisme s’intensifie. Non seulement la part des lycéens ayant expérimenté le tabac atteint 53,0 % mais 17,5 % fument quotidiennement (21,5 % pour les élèves de terminale). Cela dit, c’est moins qu’en 2015, où ils étaient 60,9 % à avoir déjà tiré sur une cigarette et 23,2 % à fumer tous les jours.
Ces bons chiffres peuvent s’expliquer par des politiques publiques volontaires de lutte contre le tabagisme, marquées par le paquet neutre, l’interdiction dans les restaurants et les bars ou encore celle de la vente aux mineurs. La prévention à la consommation d’alcool est bien plus ténue.
… celle du cannabis aussi mais moins fortement
La consommation de cannabis est aussi en baisse, mais de façon un peu moins nette. Un tiers des lycéens l’ont déjà expérimenté, contre 44 %, il y a trois ans. Le nombre d’usagers réguliers (au moins dix usages dans le mois) est en très légère baisse : 6,2 % des lycéens en 2018, contre 7,7 % en 2015. Les usages réguliers sont donc limités mais supérieurs chez les garçons : ils sont 8,2 % à les déclarer contre 4,2 % des filles.
Près de la moitié des lycéens ont déjà été ivres
La consommation d’alcool reste elle stable chez jeunes, à ceci près que celle de l’alcoolisation régulière est en légère hausse chez les lycéens. Ils étaient 14,8% en 2015 à consommer de l’alcool au moins 10 fois dans le mois, 16,7% en 2018.
Alors qu’au collège, l’usage de l’alcool est peu fréquent, il se généralise pendant les années lycée pour toucher près de 9 élèves de terminale sur 10 (88,7 %). Autre chiffre, près de la moitié des lycéens (49,5 %) déclarent avoir déjà été ivre contre moins d’un collégien sur 10 (9,3 %).