Questions/Réponses : L’hyper-connectivité est-elle dangereuse pour la santé ?
Le travail sur écran concerne de plus en plus de salariés. Quels peuvent être les impacts sur la santé ? Quels sont les comportements à adopter ?
ACTIFS HYPER-CONNECTES, DANGERS POUR LA SANTE ?
1. L’utilisation des outils numériques en dehors du travail est-elle une réalité préoccupante ?
Oui. Selon une étude réalisée en 2016, 37% des actifs utilisent les outils numériques professionnels hors de leur temps de travail. Ce phénomène a un impact direct avec le risque d’épuisement professionnel (burn out).
2. Se déconnecter de son travail est-il un droit ?
Oui. Depuis la Loi Travail de 2016, une disposition entrée en vigueur le 1er janvier 2017, instaure le droit à la déconnexion en dehors des heures de travail. Il vise notamment à permettre aux travailleurs de mieux gérer l'équilibre parfois difficile entre la vie privée (personnelle et familiale) et la vie professionnelle.
3. Peut-on repérer un trouble ou usage excessif d’un outil numérique chez l’adulte ?
Oui. Le temps passé devant l’écran et plus particulièrement lorsqu’il empiète de plus en plus sur des moments consacrés à la sphère privée ou sociale* (repas, occupations nocturnes,…) est un signe repérable. Ou encore une attitude de déni lorsqu’un proche pointe ce temps passé, voire de l’agressivité en cas d’impossibilité de se connecter. *ce phénomène porte désormais un nom : le phubbing (consiste à ignorer des personnes physiquement présentes en consultant son téléphone plutôt que de communiquer avec elles)
4. Est-il important de repérer les causes liées à la difficulté de se déconnecter au travail ?
Oui. Que ce soit la culpabilité à ne pas répondre à une chaîne de mails ou de messages, la peur d’être marginalisé, le stress de ne pas arriver à accomplir sa mission, ces constats permettent de trouver les moyens de mettre à distance une hyperconnectivité.
5. Peut-on parler d’addiction à l’écran pour un professionnel perpétuellement connecté au travail ?
Non, mais... L’écran est davantage un outil associé, dans cette hypothèse, à une addiction plus générale : l’addiction au travail (Workaholism) qui pourrait toucher près de 5% de la population. Les symptômes sont nombreux : amener systématiquement du travail à la maison, travailler le week-end, trouble d’anxiété, les vacances ne procurent pas de plaisir, etc. Il devient dans ce cas important de se faire aider par un professionnel (thérapeute comportemental par exemple).
6. Peut-on enjoindre à l’employeur de limiter l’usage des écrans au travail ?
Non, mais... Il n’existe pas de sanction à l’encontre d’un employeur qui ne respecterait pas les dispositions relatives au droit à la déconnexion. En revanche, un employeur ne peut pas reprocher à un salarié de n’être pas connecté en continu à sa boîte mail professionnelle.
7. Un employeur peut-il imposer au salarié de s’équiper avec des outils numériques à son domicile pour y travailler dans le cadre ou en dehors de ses heures de travail ?
Non. La Cour de cassation a délibéré sur ce point en 2001 : « le salarié n'est tenu ni d'accepter de travailler à son domicile, ni d'y installer ses dossiers et ses instruments de travail ». Ajoutons que cela exclut, bien sûr, le télétravail consécutif aux modalités convenues dans un contrat de travail.
8. L’usage fréquent des écrans en milieu professionnel peut-il avoir un impact sur la santé ?
Oui. Cet usage fréquent peut engendrer des troubles musculo-squelettiques : problèmes de dos (en raison d’une mauvaise posture derrière l’écran), syndrome du canal carpien (mauvaise position des avant-bras et de la main) ou encore impact sur la vue. Il est donc important d’y faire attention. Question suivante
9. Existe-t-il des moyens concrets à mettre en œuvre pour moins utiliser les outils numériques ?
Oui. Faire des « pauses numériques » (au travail ou à la maison). Ne pas utiliser d’écran à table et se déconnecter au moins une heure avant de dormir. A la maison, éviter le multit-asking (usage de plusieurs écrans à la fois). Éviter de « répondre à tous » dans les mails pour éviter trop de réponses à gérer et donc faire du tri dans les listes de destinataires. Supprimer l’historique du fil de discussion. Prévenir l’entourage que vous essayez de limiter votre usage des écrans.
10. Le smartphone est-il impliqué dans l’excès d’usage ?
Oui. Plus de 60% des français regardent leur smartphone ou tablette dès le réveil, et la même proportion se dit incapable de se passer de son téléphone dans une journée (nomophobie = peur d’être séparé de son téléphone portable). Ce « réflexe » de consulter son téléphone est souvent en lien avec la sphère professionnelle.
11. Interdire le smartphone est-il la solution ?
Non. Interdire, c’est oublier que notre esprit transgresse ! Il existe des options dans les paramètres des téléphones permettant de connaître avec précision le temps passé sur chaque application voire d’en limiter l’usage, ou encore de planifier des temps d’arrêt (ex : paramètre > Temps d’écran, sur Iphone).
12. Existe-t-il des applications à télécharger pour limiter l’usage des écrans ?
Oui. Il peut paraître étrange d’utiliser l’écran pour limiter l’usage de l’écran, et pourtant... Plusieurs applications existent (voir lien en fin de Quiz) : par exemple, dans l’application Forest, on plante une graine qui deviendra un arbre dans les minutes à venir... à condition de ne pas toucher son téléphone.