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Ministère de la Justice

Référente handicap régionale : rencontre avec Maria Dias-Borges - Cour d'appel de Paris

Jeudi 30 mars 2023

Directe, énergique et efficace, Maria Dias-Borges nous accueille, avec un incroyable dévouement, dans son bureau situé sur l’île de la Cité à la cour d’appel de Paris. Elle est accompagnée de son assistante, Fatou.

Référente handicap régionale pour le ressort de la cour d’appel de Paris, Maria occupe un poste dont elle a impulsé la création grâce à l’appui des chefs de cour. Sa force de conviction et son énergie sont communicatives.

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Que vous inspire le mot "juste" ?

Ce mot m’inspire de la considération et un traitement d’égalité pour tous. En tant que référente handicap, les personnels ou les justiciables que j’accompagne attendent de notre institution de la considération et un traitement d’égalité. Voici une de mes tâches qui consiste à veiller à ce que la notion d’égalité soit la même pour tous.


Comment votre parcours professionnel s'est-il construit ?

J’ai été recrutée sous contrat en 2001 à l’accueil téléphonique du palais de justice de Paris et titularisée un an après. Ce poste m’a permis de me former sur l’organisation judiciaire et de mieux appréhender l’institution. Il m’a aussi permis de prendre conscience des difficultés rencontrées par les agents et les justiciables en situation de handicap au sein de nos juridictions.

Après réflexion, j’ai proposé aux chefs de cour la création d’un pôle handicap sur le palais de justice de Paris. Ils ont favorablement accueilli cette proposition et m’ont nommé référente handicap sur le site du Palais de justice de Paris en 2008, à hauteur de trois demi-journées par semaine. L’activité prenant de l’ampleur, les chefs de cour ont étendu cette mission pour le ressort de la cour d’appel de Paris en 2013.

Périmètre sur lequel j’exerce actuellement à plein temps avec l’appui de 15 correspondants handicap locaux récemment désignés dans chaque juridiction du ressort.


Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre poste actuel ?

Affectée au service administratif régional (SAR) de Paris, j’exerce mes missions au sein de la cellule Santé, Sécurité, Qualité de vie au travail (SSQVT) du département des ressources humaines du SAR de Paris.

J’ai le rôle d’impulser, de conseiller et d’assister en matière de recrutement, d’accueil, d’insertion, de maintien dans l’emploi et d’accompagnement (mobilité, reconversion professionnelle...) des personnels, magistrats, fonctionnaires et agents contractuels en situation de handicap pour le ressort de la cour d’appel de Paris. Ma mission inclut le périmètre de la cour de Cassation.

Mon champ d’intervention s’inscrit dans le plan d’actions RH ministériel et plus particulièrement dans le cadre de l’axe du renforcement de la politique du handicap. En effet, la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, prône l’intégration des personnes handicapées dans la vie sociale en leur garantissant en toutes circonstances une réelle égalité des chances.

" L'action, la proximité et l'accompagnement personnalisé sont au cœur de mon métier. "


Un moment marquant de votre carrière ?

L’accueil et l’accompagnement des parties civiles/victimes lors des procès dits sensibles tels que le procès des attentats du 13 novembre 2015 ou celui des attentats de Nice ont été des moments très difficiles, mais tellement enrichissants humainement et professionnellement.

Comment voyez-vous l’évolution de la prise en charge du handicap ?

Pour ma part, je pense que la nomination d’un référent handicap dans chaque ressort contribuerait à favoriser l’intégration, l’insertion et le maintien dans l’emploi des personnels en situation de handicap et d’améliorer les conditions d’accueil des justiciables et des auxiliaires de justice en situation de handicap.

La mise en œuvre par les chefs de cour de la politique ministérielle du handicap pour le ressort de la cour d’appel de Paris a permis une évolution plutôt favorable de la prise en charge du personnel
et des justiciables en situation de handicap.


Environ 40 aménagements de poste sont réalisés chaque année sur le ressort au profit des magistrats ou fonctionnaires RQTH grâce aux crédits dédiés au handicap. Des commissions de recrutement par la voie contractuelle réservées aux personnes reconnues RQTH sont régulièrement organisées par le SAR de Paris. Une procédure est mise en place afin d’assurer au mieux l’accueil des justiciables ou des auxiliaires de justice en situation de handicap.

Cependant, je pense, et pour également le vivre au quotidien, que le regard porté par les personnes valides sur les personnes en situation de handicap doit encore évoluer. Une personne en situation de handicap est une personne avant tout et ne doit pas être réduite à son handicap, infantilisée ou au contraire mise sur un piédestal. C’est très facile de passer d’un extrême à un autre.

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Selon vous, quel est le combat le plus juste à mener pour l'avenir ?

Selon moi, le combat le plus juste à mener est de poursuivre la mise en accessibilité des bâtiments publics ou privés, des transports en commun ainsi que l’accessibilité numérique. Des efforts ont été faits, mais insuffisamment à ce jour.


Pouvoir se déplacer dans une ville accessible, accéder à différents sites internet ou utiliser des applicatifs métiers accessibles peut s’apparenter à une forme de liberté pour une personne non-voyante comme moi.