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Prévention

RETARDATEURS DE FLAMME : COMMENT S’EN PROTÉGER ?

Lundi 16 décembre 2019

Des composés chimiques dits retardateurs de flamme sont incorporés dans un grand nombre d’objets usuels afin de limiter les risques d’incendie. Or, loin d’être anodins, certains sont considérés comme perturbateurs endocriniens ou agents cancérogènes. S’il est difficile d’y échapper, des précautions permettent d’en atténuer les risques.

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« Il y a eu la prise de conscience des dangers de l’amiante, du plomb… Il serait temps que l’on prenne aussi toute la mesure de la nocivité des retardateurs de flamme », alerte le docteur Jean Lefèvre, porte-parole de l’Association santé environnement France (Asef). Selon lui, les citoyens doivent être davantage informés sur ces additifs chimiques qui, en agissant comme perturbateurs endocriniens, agents cancérogènes ou neurotoxiques, voire tout cela à la fois, représentent un risque réel pour la santé des populations. Car on en trouve partout : dans les vêtements, le mobilier, l’électroménager, l’électronique, les jouets… Bien que les autorités sanitaires alertent depuis plusieurs années sur les dangers potentiels des retardateurs de flamme pour la santé humaine, et bien que la législation européenne en ait limité l’utilisation, jusqu’à l’interdire certains, le problème est loin d’être réglé.

VOLATILS ET PERSISTANTS

Ils ont en effet la particularité d’être volatils et très persistants. On les retrouve dans l’air ambiant, les poussières domestiques, ils s’infiltrent dans les sols, se disséminent dans les cours d’eau, pour finir au fond des océans – ils contaminent donc, aussi, la chaîne alimentaire. Dans un rapport publié en 2015, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) notait que leur efficacité dans la prévention des incendies était discutable, voire quasi nulle. Elle recommandait, notamment, « de ne pas généraliser l’utilisation des retardateurs de flamme dans les meubles rembourrés domestiques et de privilégier les mesures alternatives à leur usage ».

CONTRÔLER CE QUE L’ON ACHÈTE

Mais alors, pourquoi ajouter des substances toxiques dans les objets du quotidien ? Pourquoi exposer inutilement les populations et mettre en péril l’environnement ? « C’est une question d’argent, répond le docteur Lefèvre. Pour changer le cours des choses, comme dans bien d’autres domaines, les citoyens doivent exercer leur pouvoir en tant que consommateurs afin d’influencer les pratiques des fabricants », souligne-t-il, nous conseillant « de vérifier avant d’acheter la provenance du produit et d’éviter ceux fabriqués en dehors de l’Union européenne, qui ne sont pas soumis aux mêmes normes ». Les jouets en plastique et les peluches venus de Chine, par exemple, sont à bannir.

PRÉSERVER LES JEUNES ET LES FEMMES ENCEINTES

« Les nourrissons, les enfants, les adolescents et les femmes enceintes sont particulièrement vulnérables aux effets néfastes des retardateurs de flamme bromés ou chlorés, qui perturbent le fonctionnement de la thyroïde », explique le docteur Lefèvre. Pour limiter ces risques, il préconise aux femmes enceintes de veiller à avoir un apport suffisant en iode en consommant de préférence du sel iodé. Il leur déconseille, par ailleurs, d’acheter des meubles ou une nouvelle voiture pendant leur grossesse.

Comme mesures de précaution élémentaires, le médecin recommande à tous d’aérer quotidiennement chaque pièce pendant au moins une heure, quelle que soit la saison, et de ne pas laisser s’accumuler la poussière, surtout quand on a des enfants en bas âge, ces derniers pouvant facilement en ingérer lorsqu’ils portent la main à la bouche. « Lavez aussi systématiquement les peluches et les vêtements synthétique neufs avant de les utiliser, ajoute-t-il, et ne laissez pas la télévision et le matériel informatique allumés durant la nuit, dans la chambre à coucher, mais aussi dans les bureaux et sur les lieux de travail. »

 

Pour en savoir plus sur les retardateurs de flamme : Asef.org.


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